Tuesday, January 24, 2006

 

AMO/RAMED:UNE NOUVELLE ERE COMMENCE!?

"la santé n'a pas de prix mais elle a un cout",
ce célèbre adage n'a jamais été aussi vrai que pour des pays en voie de developpement comme le Maroc,actuellement le financement de la santé dans notre pays est caractérisé par une grande complexité, une très faible couverture médicale(uniquement 16,3% de la population) et une inflation des couts de la santé due d'une part à l'augmentation de la dépense globale de santé devant la transition démographique (vieillissement de la population) et épidémiologique(nouvelles pathologies en relation avec le changement du mode de vie ) et l'apparition de technologies médicales de pointe,et d'autre part la stagnation de la croissance économique et du pouvoir d'achat.

COUVERTURE MEDICALE:SITUATION ACTUELLE:

le financement collectif de la santé est très faible,seulement 44%,avec 27% pour l'état,1% pour les colléctivités locales et 16%pour l'assurance maladie,l'essentiel du cout est supporté par les ménages 52%,ce qui est à l'origine d'une crise sociale importante:dépenses catastrophiques,endettement des ménages,faible utilisation des services de santé,sous-médicalisation...
par ailleurs,l'assurance maladie est facultative,le système est structuré en multitude de régimes:

-les mutuelles des employés du secteur public et para-public chapeautées par la CNOPS:celle -ci vit un déficit chronique relevant d'un certain dysfonctionnement managériale de la caisse,et du paiement partiel de la part de l'état de ses cotisations patronales,l'empéchant d'honorer ses engagements auprés des différents prestataires de soins.

-la CMIM: mutuelle de quelques entreprises privées(ex:OCP...),et les campagnies d'assurance privées:les seules qui ne présentent pas de déficit budgétaire,les frais du service assurance maladie étant amortis par les bénéfices réalisés sur le compte des autres produits assurance englobés dans le package proposé au client.
-les régimes internes des entreprises et des établissements publics: le défit budgétaire enregistré est en permanence comblé par des injections de fonds de l'entreprise.

concernant la prise en charge médicale des indigents et de la tranche de population économiquement défavorisée,elle se base sur le principe d'occtroi du certificat d'indigence auprès des autorités locales qui permet au citoyen d'accéder à la gratuité des soins dans les hopitaux publics,le hic,c'est que les critères d'éligibilité à ce certificat sont très subjectifs,la procédure administrative complexe et souvent frauduleuse,il nécessite d'etre renouvellé,à chaque demande de soins,et l'instance qui le délivre est exempte de toute résponsabilité de financement du soins ,les couts étant entièrement supporté par l'hopital,qui n'a ni envellope budgétaire propre à une telle fonction, à l'origine d'un un flou autour de sa gestion,et auquel on ne reconnait pas cette qualité d'assistance,ce qui entrave son propre devollopement et empiète sur son budget d'investissement.

LA REFORME DE LA COUVERTURE MEDICALE: C'EST QUOI AU JUSTE

elle passe par le renforcementdu financement collectif,et de la solidarité instItutionnalisée;à travers la mise en place de la couverture médicale de base,regroupant l'AMO et le RAMED,qui se veut obligatoire,progressive,à régimes multiples et contributive,le tout dans une optique d'amélioration de l'accessibilité et de la qualité des soins.
l'AMO:assurance maladie obligatoire est le régime déstiné à la prise en charge :

-desfonctionnaires et agents de l'état,des établissements publics et des colléctivités locales ,ainsi que les retraités de ces institutions

-des travailleurs du secteur privé formel

-des travailleurs indépendants,professions libérales et actifs non salariés,qui ne seront couvert que progressivement,à long terme.

-des étudiants non éligibles en tant qu'ayant droit

finallement,l'AMO ne parviendra à couvrir dans un court et moyen terme que 30% de la population ce qui est déja assez significatif,l'abscence de la contribution des citoyens de profession liberale à revenu élevé,constituera certainement,à mon avis,un manque à gagné.
elle donne droit au remboursement et eventuellement à la prise en charge directe des frais de soins curatifs,préventifs et de réhabilitation médicalement requis par l'état de santé ddes bénéficières(hospitalisations,soins ambulatoires,radiologies...),et exclue les interventions de chirurgie plastique,ésthétique,les cures thérmales,l'accupencture,la mésothérapie,la thalassothérapie,l'homéopathie,ou toute autre prestation de medecine douce.
sa gestion est bipolaire,confiée à la CNSS pour le secteur privé et à la CNOPS pour le secteur public,la régulation est assurée par L'ANAM(agence nationale d'assurance maladie) nouvellement créee.le financement quant à lui repose sur les cotisations sociales obligatoires(une cotisation annuelle oscillant entre 70 DH et 400DH et un prélèvement mensuel de 2,5% du revenu mensuel brut) ces cotisations seront partagés entre le salarié et l'employeur sauf pour les retraités qui devront les assumer entièrement!
mais qu'en est -il de la population démunie,sans revenu ,et qui n'est pas couverte par l'AMO,là intervient le RAMED(régime d'assistance médicale aux économiquement démunis),au sujets duquel,de nombreux point sont encore,selon moi à éclaircir,d'abord la populaton à couvrir,qui est condidat au RAMED?,jusqu'à présent aucun critère d'éligibilité n'a été définitivement adopté.
l'état propose trois scénaris:
1) le RAMED peut couvrir moins de 20% de la population si il ne prend en charge que la population vivant en dessous du seuil de la pauvreté.
2) le RAMED couvre un peu plus de 40% de la population s'il ne prend en charge que la population économiquement vulnérable,pouvant basculer vers la pauvreté à l'occasion de mauvaises conjonctures économiques(secheresse...)
3)le RAMED couvre 52% de la population si il choisit un seuil de discrimination en fonction des capacités contributives des ménages face aux couts des soins ,sachant qu'actuellement ,le cout moyen d'une ordonnance est de 250 DH soit l'équivalent e 4 journées de travail rémunérées au SMIG.
DONC,selon ces possibilités,les populations bénéficiaires de la couverture médicale de base(AMO et RAMED pris en considération) va aller de 49% à 82%pour le moyen terme et de 67% à100% à long terme.
Le RAMED donne droit aux meme service que l'AMO,sa gestion financière est confiée à l'ANAM, alors qu'un flou total persiste sur son administration et entoure les mécanismes de sa mise en marche! son financement provient de l'état,des colléctivités locales,dans le cadre du concept de solidarité instututionnalisée,le riche paye pour le pauvre,de la participation des économiquement faibles relatifs par opposition aux économiquement faibles absolus incapables de participer meme symboliquement,de produits financiers,de dons,de legs...

LES DEFIS DE LA COUVERTURE MEDICALE DE BASE:

-il est clair qu'il existe une volonté de l'état et des décideurs politiques de garantir un niveau de santé satisfaisant pour la population par le biais de l'assurance maladie,un peuple en bonne santé est un peuple productif et créateur de richesse,mais cette volonté se heurte à une cruelle réalité économique,il faut s'acharner à trouver un compromis entre ce désir de bien couvrir et la rareté des ressources financière

-comment éviter de tomber dans le piège de l'excès de soins,de la surqualité,et de l'extra-sophistication,qui engendre des dépenses superflues comme c'est le cas du système français par exemple;comment rationnaliser la demande et l'utilisation de soins!

-les modalités de gestion et de fonctionnement du RAMED doivent etre concrètement élaborées,et non pas limitées à des visions abstraites

-le grand obstacle qui se dressera devant la généralisation de L'AMO et la bascule du RAMED vers celle-ci sera la capacité du pays à assurer une croissance économique stable,à intégrer le secteur informel.

-le niveau de santé d'une population n'a jamais été corrélé uniquement à la qualité des prestations medicales,d'autres facteurs interviennent comme l'analphabétisme,l'habitat insalubre,l'abscence d'approvisionnement en eau potable...d'ou la pertinence je trouve, de politiques comme L'INDH!

-la couverture médicale de base donne le choix aux bénéficiaires de recourir à n'importe quel prestataire de soin,public ou privé,si les hopitaux de santé publique ne s'inscrivent pas dans une logique de réforme et de mise à niveau et n'insrent pas une dimension de qualité dans les services qu'ils offrent,ils seront à coup sur désérté par les citoyens,l'hopital est à mon avis,une entreprise comme les autres!

-la CNOPS et la CNSS sont deux institutions avec un long et lourd passé de fraudes,de dysfonctionnement de gestion,une réforme est indispensable,celle ci doit obligatoirement inclure le concept de décentralisation , de régionalisation,et de proximité,il ne faut plus etre contraint de se déplacer à Rabat pour se faire remboursé un antibiotique,ou une monture...!

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